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Stratégie de la destruction

par Leïla Vignal , le 29 mars

Depuis cinq ans, la population syrienne est l’objet d’une intense répression de la part d’un régime qui applique une politique massive de destruction, contraignant plus de la moitié des Syriens à quitter leur domicile et menaçant gravement l’avenir d’un pays vidé de ses forces.

Mes remerciements vont à Loïc Rivault, enseignant de géographie à l’Université Rennes-2, pour notre dialogue nourri autour du conflit syrien et sa généreuse autorisation à faire usage des cartes qu’il réalise, et dont certaines figurent dans cet article.

Une demi-décennie s’est écoulée depuis les premières manifestations du printemps 2011 réclamant en Syrie droits et dignité. Le régime de Bachar al-Assad y a répondu dès le premier jour par une répression brutale. Cette réponse sécuritaire, engageant d’emblée l’appareil de violence de l’État, était assumée : on se souvient de la déclaration de Rami Makhlouf, le cousin du président Assad, à la tête d’un empire économique acquis à la faveur des politiques de libéralisation des années 2000, en mai 2011 : « Nous irons jusqu’au bout » [1]. L’économie de la violence, orchestrée par ses nombreux services de sécurité, est l’un des piliers de la résilience du régime syrien [2].

La Syrie de 2011 était urbaine. Environ 75 % des 21 millions de Syriens résidait dans un ruban de villes situées pour l’essentiel du nord au sud dans la partie ouest du pays et le long de la vallée de l’Euphrate. La badya (la steppe) occupe en effet le reste du territoire. De grandes métropoles régionales ou nationales (du nord au sud : Alep, Hama, Homs, et Damas) polarisaient la croissance urbaine, relayées par un tissu important de moyennes et petites villes. C’est sur cette Syrie urbaine que s’exerce l’essentiel de la violence conflictuelle depuis 2011, avec son corollaire de morts, de blessés, de déplacements de populations et de destructions.

Les destructions sont, à l’évidence, inhérentes aux conflits armés. Cependant, en Syrie, leur ampleur, leur nature et les conséquences qu’elles entraînent — en particulier les déplacements massifs et sans doute durables de population — interdisent de les considérer comme de seuls dommages « collatéraux » de l’affrontement, inévitables et regrettables. En effet, l’étendue du désastre syrien et l’effondrement très rapide d’une société apparemment structurée poussent à s’interroger sur les formes de violence exercée et à analyser la place qu’occupent les destructions et les déplacements de population dans le conflit syrien.

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Reem Fadel: journaliste pour la chaîne Orient News.

ReemFadel

Lorsque la révolution éclate, Reem Fadel, titulaire d’un diplôme de troisième cycle en littérature arabe, poursuit des études d’arts dramatiques tout en enseignant l’arabe à l’Université d’Alep. Elle participe aux premières manifestations et lorsqu’en 2012 la ville est séparée en deux, son quartier se retrouve dans la zone sous contrôle du régime [Assad].

Bravant le danger, elle se rend régulièrement aux manifestations dans la partie libérée de la ville (Alep Est) et fait le choix de publier ses articles sur sa page Facebook sous son vrai nom. Reem aide  aussi des femmes en difficulté à monter de petits ateliers de couture et à commercialiser leur production, et fournit des manuels scolaires à des enfants déscolarisés suite aux bombardements ou à la réquisition de leur école. Toutes ces activités étant considérées comme des entreprises terroristes par le régime, elle est arrêtée et torturée de décembre 2013 à février 2014.

Reem Fadel a beaucoup publié sur la révolution syrienne, les manifestations à Alep et sur la situation des civils. Elle a finalement décidé de quitter Alep et la Syrie fin 2015 avec ses parents âgés pour les mettre à l’abri des persécutions du régime. Elle exerce actuellement le métier de journaliste à Orient News, à Istanbul.

Louai Abo Aljoud : directeur de l’Agence de presse Pro-Media.

LouaiAboAlJoudEn 2011, alors étudiant en biologie à Alep, il participe aux premières manifestations, se fait arrêter et subit la torture dans les prisons du régime Assad.

A l’été 2012, il filme la prise d’Alep par Armée Syrienne Libre; et suit des stages de formation au journalisme auprès du «London Center for Media Strategies» en Turquie.

Quand Daesh fait son apparition dans la région d’Alep et commence à opprimer tout organe de presse, il est menacé de mort et retenu six mois par le groupe terroriste. Il est libéré à la faveur de négociations menées par la rébellion.

Louai Abo Aljoud a fondé son agence de presse Pro-Media à Gazientep (Turquie), en 2014 et a procuré plusieurs reportages à différentes chaînes de télévision dont Al-Arabiya.

Zein Al-Rifaï, correspondant d’agences de presse.

ZeinAlRifaiZein al-Rifai est lauréat 2015 du prix Rory Peck qui récompense les journalistes free-lance, pour son documentaire Aleppo: Life in Ruins (Alep : la vie en ruine).

Avant le début du soulèvement syrien, Zein al-Rifaï étudiait la littérature française à l’université d’Alep, en 2011, il commence à filmer les manifestations et à poster ses vidéos sur les réseaux sociaux. En 2012 il devient fixeur pour les journalistes étrangers et participe à la création de l’AMC, travaille pour des chaînes de télévision syriennes d’opposition comme Orient News ou Syria Tomorrow, puis pour Al Jazeera avant de rejoindre l’AFP fin 2013.

Grièvement blessé à la jambe par un missile en août 2015, il doit se faire hospitaliser en Turquie où il termine actuellement sa convalescence. Il compte repartir à Alep dès qu’il sera rétabli.

 

Youcef Seddik, directeur d’Aleppo Media Center.

YoucefSeddikEn mars 2011 Yousef Seddik était étudiant à Damas. Participant à des manifestations, il est poursuivi par les forces “de sécurité”, et part se réfugier à Alep où il organise des manifestations.

En 2012, l’Armée Syrienne Libre prend le contrôle de 70 % de la province d’Alep, ce qui encourage l’arrivée de journalistes du monde entier: ils ont besoin de guides, traducteurs, fixeurs, chauffeurs, protection… Il participe à la création d’un refuge pour les journalistes étrangers et les reporter-citoyens syriens qui veulent se former au métier du journalisme: l’Aleppo Media Center (AMC) est né.

Yousef Seddik y occupe le poste de directeur de 2013 à ce jour. Depuis, l’AMC fournit ses informations à différentes agences de presse internationales comme l’AFP ou Reuters (vidéo).

Agenda parisien de Porter la voix des journalistes d’Alep

L’agenda parisien de Porter la voix des journalistes d’Alep s’achève ce 20 mars. Les journalistes Youcef Seddik,  Reem FadelLouai Abo Al-Joud & Zein Al-Rifai retourneront à Paris le 1er avril pour une conférence à l’Institut du Monde Arabe en compagnie de Matthieu Rey, où ils seront accueillis par Jack Lang Lire la suite

Porter la voix des journalistes d’Alep. Photos 2016.

Paris 2016:

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Porter la voix des journalistes d’Alep: programme des conférences.

Quatre journalistes d’Alep dont deux responsables d’agences de presse seront présents en France, en Belgique et en Suisse du 8 mars au 10 avril 2016 dans le cadre du projet « Porter la voix des journalistes d’Alep ».

Programme des principaux événements publics:

TOURS: 11 mars, table ronde (Assises internationales du Journalisme)// PARIS: 12 mars, rassemblement en commémoration à la 5ème année du soulèvement syrien/ 15 mars: conférence de presse/ 16 mars: réunion publique/ 18 mars: café citoyen// RENNES: 14 mars, conférence// CAEN: 21 Mars, conférence publique// LAUSANNE: 21 Mars, conférence publique// GENEVE: 22 mars, conférence & débat// MARSEILLE: 23 mars, « La semaine de la presse à l’école »// BRUXELLES: 23 mars, conférence publique à l’ULB// AIX-en-Provence: 24 mars, conférence publique// LODEVE: 26 mars, conference publique// MONTPELLIER: 27 mars, journal citoyen/ 29 mars, conférences et tables rondes publique/TOULOUSE: 29 mars, conférence publique// CANNES: 30 mars, conférence école de journalisme// ANNECY: 31 mars, conférence publique// PARIS (bis): 1er avril, conférence publique à l’Institut du Monde Arabe  où ils seront accueillis par Jack Lang// GRENOBLE: 4 avril, conférence Sciences Po// LYON: 5 avril, conférence à l’Ecole de journalisme ISCPA6 avril, conférence Sciences Po8 avril, conférence publique/

Facebookenvent:https://www.facebook.com/events/202959183390376/

Invitations Facebook, à partager: https://www.facebook.com/events/202959183390376/

« Porter la voix des journalistes d’Alep »:

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Dans la vieille ville d’Alep, le vendredi 4 mars 2016. Manifestation pour la chute du régime et la liberté du peuple syrien.

https:/…/12836599_1714444818801161_271287520_n.mp4?efg=eyJ2ZW5jb2RlX3RhZyI6InN2ZV9zZCJ9&oh=394a…

https:/…/12836599_1714444818801161_271287520_n.mp4?efg=eyJ2ZW5jb2RlX3RhZyI6InN2ZV9zZCJ9&oh=394a252ef6eb69d0f6cf63cd7f6c2632&oe=56DB085D with subtitles | Amara

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March 05, 2016 at 03:10PM