Objectifs du Collectif des Amis d’Alep

Le Collectif des Amis d’Alep (CAA) a été créé en 2015. Son objectif était de porter en Europe la voix d’acteurs d’un vaste mouvement démocratique, né dans le sillage des printemps arabes, alors en pleine ébullition dans toute la Syrie et notamment à Alep et sa campagne où depuis 2012, 70 % du territoire était aux mains de l’opposition au régime de Damas et à Daesh.

Après que les forces gouvernementales et leurs alliés russes et iraniens aient récupéré la totalité de la ville et une partie de sa campagne en décembre 2016, le CAA élargi ses échanges avec des acteurs de la société civile d’autres régions de Syrie auxquels il apporte son soutien pour venir s’établir en France et s’intégrer à notre société. Le collectif continue avec eux le travail de témoignage sur catastrophe humanitaire et de mise en lumière de la société civile syrienne au cours d’expositions de photos, de conférences ou encore d’ interventions auprès d’établissements scolaires et universitaires.

Depuis 2019, Le CAA est notamment partenaire sur la région lyonnaise du programme Refuge, porté par l’Association des Médias Libres en Syrie (ASML).

Akram Al-Ahmad, invité de 28 minutes: la vie brisée des familles syriennes.

J’ai vu la vie brisée des familles syriennes sous les bombes

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Akram Al-Ahmad est journaliste, fondateur et directeur du « Syrian Press Center », une des premières agences de médias libres de Syrie. Il forme aussi des centaines d’activistes à ce métier dangereux de journaliste : « former des journalistes c’est bâtir les bases de la Syrie démocratique initiée par la révolution ».

Pour Akram Al-Ahmad, les médias occidentaux n’informent pas assez sur la situation de la société civile. Pour lui, il se doit de rester dans son pays pour transmettre ce qu’il s’y passe : onze millions de syriens déplacés, quatre millions de personnes sont réfugiées, le régime tue des civils et bombarde les bureaux journalistiques plutôt que les QG des groupes radicaux. Pour l’Occident, la Syrie est souvent réduite aux images de tueries de Daech et du régime, mais, selon Akram Al-Ahmad, il faut aussi savoir que la société civile en Syrie est vivante et lutte pour sa liberté.

Akram Al-Ahmad sera avec nous ce soir pour partager son témoignage.

Source, et vidéo de l’interview: ARTE. Akram Al-Ahmad / Brexit : faut-il punir la Grande-Bretagne ? Jeudi 30 mars 2017.

Stratégie de la destruction

par Leïla Vignal , le 29 mars

Depuis cinq ans, la population syrienne est l’objet d’une intense répression de la part d’un régime qui applique une politique massive de destruction, contraignant plus de la moitié des Syriens à quitter leur domicile et menaçant gravement l’avenir d’un pays vidé de ses forces.

Mes remerciements vont à Loïc Rivault, enseignant de géographie à l’Université Rennes-2, pour notre dialogue nourri autour du conflit syrien et sa généreuse autorisation à faire usage des cartes qu’il réalise, et dont certaines figurent dans cet article.

Une demi-décennie s’est écoulée depuis les premières manifestations du printemps 2011 réclamant en Syrie droits et dignité. Le régime de Bachar al-Assad y a répondu dès le premier jour par une répression brutale. Cette réponse sécuritaire, engageant d’emblée l’appareil de violence de l’État, était assumée : on se souvient de la déclaration de Rami Makhlouf, le cousin du président Assad, à la tête d’un empire économique acquis à la faveur des politiques de libéralisation des années 2000, en mai 2011 : « Nous irons jusqu’au bout » [1]. L’économie de la violence, orchestrée par ses nombreux services de sécurité, est l’un des piliers de la résilience du régime syrien [2].

La Syrie de 2011 était urbaine. Environ 75 % des 21 millions de Syriens résidait dans un ruban de villes situées pour l’essentiel du nord au sud dans la partie ouest du pays et le long de la vallée de l’Euphrate. La badya (la steppe) occupe en effet le reste du territoire. De grandes métropoles régionales ou nationales (du nord au sud : Alep, Hama, Homs, et Damas) polarisaient la croissance urbaine, relayées par un tissu important de moyennes et petites villes. C’est sur cette Syrie urbaine que s’exerce l’essentiel de la violence conflictuelle depuis 2011, avec son corollaire de morts, de blessés, de déplacements de populations et de destructions.

Les destructions sont, à l’évidence, inhérentes aux conflits armés. Cependant, en Syrie, leur ampleur, leur nature et les conséquences qu’elles entraînent — en particulier les déplacements massifs et sans doute durables de population — interdisent de les considérer comme de seuls dommages « collatéraux » de l’affrontement, inévitables et regrettables. En effet, l’étendue du désastre syrien et l’effondrement très rapide d’une société apparemment structurée poussent à s’interroger sur les formes de violence exercée et à analyser la place qu’occupent les destructions et les déplacements de population dans le conflit syrien.

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Louai Abo Aljoud : directeur de l’Agence de presse Pro-Media.

LouaiAboAlJoudEn 2011, alors étudiant en biologie à Alep, il participe aux premières manifestations, se fait arrêter et subit la torture dans les prisons du régime Assad.

A l’été 2012, il filme la prise d’Alep par Armée Syrienne Libre; et suit des stages de formation au journalisme auprès du «London Center for Media Strategies» en Turquie.

Quand Daesh fait son apparition dans la région d’Alep et commence à opprimer tout organe de presse, il est menacé de mort et retenu six mois par le groupe terroriste. Il est libéré à la faveur de négociations menées par la rébellion.

Louai Abo Aljoud a fondé son agence de presse Pro-Media à Gazientep (Turquie), en 2014 et a procuré plusieurs reportages à différentes chaînes de télévision dont Al-Arabiya.

Les journalistes syriens, entre le marteau d’Assad et l’enclume Daech

Télérama a recueilli les témoignages des journalistes d’Alep: Youcef Seddik,  Reem FadelLouai Abo Al-Joud & Zein Al-Rifai. Une conférence à Bruxelles est prévue avec deux d’entre eux demain… Elle risque bien d’être annulée suite aux attentats du 22 mars: Lire la suite

« Porter la voix des journalistes d’Alep », presse 2016.

Les journalistes alépins Youcef Seddik,  Reem FadelLouai Abo Al-Joud & Zein Al-Rifai, témoignent:

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Reportage (15 avril 2016): « Portraits de journalistes d’Alep », réalisé dans le cadre de l’événement « Portraits de Réfugiés ». Zein al-Rifaï, Louai Abo al-Joud, Reem Fadel, Youcef Seddik:

Le peuple syrien c’est 24 millions d’habitants, 12 millions de déplacés, dont 6 réfugiés à l’extérieur du pays.

2 Rives TV (14 avril 2016). Interview de Louai Ado Al-Joud.

RCFradio (7 avril 2016). Interview de Youcef Seddik « Syrie: le témoignage choc d’un journaliste d’Alep »:

je ne pensais pas que le monde entier serait si indifférent sur ce qui se passe en Syrie. C’est une honte pour le monde, pour l’humanité. Il faudra des dizaines d’années pour recenser ce qui s’est passé là-bas

RCF radio (6 avril 2016). Interview de Zein al-Rifaï,  « Où en est la Syrie? Témoignage exclusif d’un journaliste d’Alep »:

témoin direct de boucheries, de situations très difficiles, sans pouvoir rester inactif. Des moments qui m’ont fait abandonner mon métier de journaliste pour devenir secouriste.

France 3 Rhône Alpes (5 avril 2016), interview de Reem Fadel.

Télé Lyon Métropole, journal du soir (4 avril 2016): interviews de Zein al-Rifaï, Youcef Seddik, Reem Fadel.

La Dépêche du Midi, 30 mars 2016. Interview de Louai Abo Al-Joud et Reem Fadel, « Syrie : ils racontent l’enfer et l’espoir« :

« Nous sommes capables de trouver une solution entre nous »

Louai: « Après avoir écarté la mafia du régime Assad, il faudra traduire tous les criminels de guerre devant les tribunaux internationaux, et construire à partir des structures préservées de l’Etat et des départements en Syrie, avec la société civile qui fait de la résistance. Nous sommes capables de prendre en main le nouvel Etat de l’après Assad. On est des sentimentaux, nous sommes capables de trouver une solution entre nous»

Reem: «L’Europe panique en se disant, si Assad chute, c’est le chaos. Mais non, nous sommes prêts à relever le défi avec toute l’opposition modérée, ceux qui n’ont pas de sang sur les mains et tous ces citoyens de la société civile. Nous n’avons pas besoin de chef de l’opposition, c’est le peuple syrien qui les désignera.» !

La Provence (28 mars 2016). « Daech a éclipsé toute autre information sur la Syrie », interview de Louai Abo Al-Joud & Reem Fadel:

J’ai été fait prisonnier par le régime et par Daech. L’un m’accusait d’être islamiste, l’autre laïc. Mais les deux me traitaient de mécréant. J’étais en cellule d’isolement, comme d’autres journalistes et notamment James Foley (otage américain qui sera exécuté, NDLR ) ou des officiers de l’Armée syrienne libre […] Il faut qu’Assad soit traduit devant un tribunal pénal international. De sa chute dépendent les droits du peuple syrien et le sort des réfugiés: ceux-ci ne peuvent être considérés comme de la marchandise. Lorsque le régime sera tombé, tous rentreront en Syrie. Pour nous aider à renverser le régime, il nous faut un soutien dans le domaine de l’aviation […]On n’en finira pas avec ce groupe terroriste [Daesh] tant qu’on n’en finit pas avec le régime d’Assad. Car même si Daech est exterminé, d’autres groupes terroristes prendront le relais […] Aucun rebelle n’est passé du côté de Daech, les valeurs prônées sont opposées. Les rebelles militent pour la liberté d’expression, les droits de l’Homme […] D’ailleurs, il y a très peu de Syriens chez Daech alors que de nombreux Européens ont rejoint leurs rangs.

France 3 Languedoc-Roussillon (28 mars 2016). Reportage sur Youcef Seddik,  Reem Fadel, Louai Abo Al-Joud & Zein Al-Rifai.

Télérama a recueilli les témoignages de Youcef Seddik, Reem Fadel, Louai Abo Al-Joud & Zein Al-Rifai (22 mars 2016),  « Les journalistes syriens, entre le marteau d’Assad et l’enclume Daech »:

Radio Télévision Suisse (22 mars 2016). Interview de Reem fadel et Louai Abo Aljoud, « Deux journalistes militants syriens racontent comment on informe en Syrie »:

Deux journalistes et militants des droits humains syriens, qui ont fui la région d’Alep pour la Turquie il y a quelques mois après avoir subi la répression, étaient lundi à Lausanne. Ils sont venus raconter comment on informe coûte que coûte aujourd’hui en Syrie.

BFM TV (21 mars 2016). Portraits de l’agence de presse Aleppo Media Center et son directeur:  Youcef Seddik, un journaliste syrien prêt à tout pour informer l’Occident:

Il vit dans la partie tenue par l’opposition, dans des quartiers dévastés où seulement 10% des habitants sont restés.

RFI, CHRONIQUE DES DROITS DE L’HOMME (Diffusion: 19 mars 2016). « Syrie: les citoyens-reporters bravent tous les dangers ».
Interview par Le Monde (19 mars 2016). « Trois questions à Zein Al-Rifai« :

Puisqu’on vit dans des régions dominées par l’armée syrienne libre, nous pratiquons notre travail avec une liberté totale, sans qu’il n’y ait ni contrôle, ni censure. Dans la ville d’Alep, qui est sous la domination de l’armée syrienne libre, il y a beaucoup de facilités pour les journalistes.

Interviews sur Europe1 (15 & 16 mars 2016)« Désormais à Alep, on entend le chant des oiseaux », Reem Fadel, Louai Abo Aljoud, Zein al-Rifaï & Youcef Seddik:

« les Syriens de notre génération ne connaîtront sûrement pas la paix, mais nous travaillons pour les générations futures qui, elles, connaîtront une Syrie libre, c’est certain »

Journal Soir3, France Télévisions (15 mars 2016)Syrie : des reporters qui risquent leur vie pour informer, reportage sur les journalistes Louai Abo Aljoud, Reem Fadel & Zein al-Rifaï.

http://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-3/soir-3/jt-grand-soir-3-mardi-15-mars-2016_1351023.html

Arte Journal (15 mars 2016). Youcef Seddik est l’invité du journal entièrement consacré à la Syrie.

Le Centre de presse d’Alep (AMC) travaille régulièrement avec l’AFP, Reuters ou d’autres médias occidentaux. Sa rédaction est composée de trente-cinq journalistes et techniciens

Interview par l’Obs (15 mars 2016)Lire la suite

Porter la voix des journalistes d’Alep: programme des conférences.

Quatre journalistes d’Alep dont deux responsables d’agences de presse seront présents en France, en Belgique et en Suisse du 8 mars au 10 avril 2016 dans le cadre du projet « Porter la voix des journalistes d’Alep ».

Programme des principaux événements publics:

TOURS: 11 mars, table ronde (Assises internationales du Journalisme)// PARIS: 12 mars, rassemblement en commémoration à la 5ème année du soulèvement syrien/ 15 mars: conférence de presse/ 16 mars: réunion publique/ 18 mars: café citoyen// RENNES: 14 mars, conférence// CAEN: 21 Mars, conférence publique// LAUSANNE: 21 Mars, conférence publique// GENEVE: 22 mars, conférence & débat// MARSEILLE: 23 mars, « La semaine de la presse à l’école »// BRUXELLES: 23 mars, conférence publique à l’ULB// AIX-en-Provence: 24 mars, conférence publique// LODEVE: 26 mars, conference publique// MONTPELLIER: 27 mars, journal citoyen/ 29 mars, conférences et tables rondes publique/TOULOUSE: 29 mars, conférence publique// CANNES: 30 mars, conférence école de journalisme// ANNECY: 31 mars, conférence publique// PARIS (bis): 1er avril, conférence publique à l’Institut du Monde Arabe  où ils seront accueillis par Jack Lang// GRENOBLE: 4 avril, conférence Sciences Po// LYON: 5 avril, conférence à l’Ecole de journalisme ISCPA6 avril, conférence Sciences Po8 avril, conférence publique/

Facebookenvent:https://www.facebook.com/events/202959183390376/

Invitations Facebook, à partager: https://www.facebook.com/events/202959183390376/

« Porter la voix des journalistes d’Alep »:

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Conférence: Porter la voix des journalistes d’Alep. Cannes, 30 mars 2016.

Conférence avec les journalistes syriens:

Youcef Seddik & Zein Al-Rifai

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Le 30 mars à 14h30, à l’Ecole de journalisme de Cannes Lire la suite

Conférence: Porter la voix des journalistes d’Alep. Aix-en-Provence, 24 mars 2016.

Conférence publique avec les journalistes syriens:

Reem Fadel & Louai Abo Al-Joud

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Le 24 mars à 18h15 – Science-Po Aix Lire la suite

Alep face à Daech et à Assad: conférence, 23 mars 2016 à Bruxelles.

Conférence publique avec les journalistes syriens:

Youcef Seddik & Zein Al-Rifai

YoucefSeddikZeinAlRifai

Le 23 Mars à 20h00, Université Libre de Belgique Lire la suite